Les guerres et les révolutions se sont succédées, des maisons ont été confisquées ou détruites, des martyres ont offert leurs vies (cinq religieuses massacrées en 1793 au Cap Français, une autre guillotinée à Bordeaux en 1794, et... une en 1989 en Colombie), mais la Compagnie continue sa mission à travers le monde. Bien enracinée en France (30 maisons à la mort de Jeanne de Lestonnac en 1640), la Compagnie s'étend rapidement à l'Espagne où la première maison s'ouvre à Barcelone en 1650.
Au XVIIIe siècle, elle franchit l'océan et se fonde à Saint Domingue, où elle ouvre une école dés 1750 pour les femmes esclaves (communauté disparue en 1792), au Mexique, en Argentine, en Colombie, à Cuba. Plus tard ce sera l'Afrique, qui célèbre cette année 50 ans de présence sur ce continent, et ensuite l'Asie en 1958. Il y a deux ans, la Compagnie était de retour à Cuba après une longue absence.
L'oeuvre de Jeanne
de Lestonnac s'étend aujourd'hui sur quatre continents, dans des culture et des
situations très différentes. Les 2000 religieuses de ces communautés travaillent
comme éducatrices, dans des lieux très divers, à la construction d'un monde
juste, solidaire et plus humain. Insérées dans des milieux très variés, les
religieuses essaient de répondre avec pertinence aux nécessités urgentes,
toujours avec un souci éducatif. Nous les trouvons:
- Dans des établissements scolaires, comme enseignantes ou chargées de
pastorale.
- Dans les paroisses, les mouvements chrétiens.
- auprès des handicapés.
- Dans les banlieues des grandes villes, où elles sont attentives à la promotion
féminine et aux différentes cultures
- Dans les organismes de solidarité et d'alphabétisation, comme bénévoles.
- En Afrique Centrale, l'urgence a engagé les soeurs à ouvrir un hôpital, des
écoles d'infirmières, et à s'investir dans l'éducation sanitaire.
- Enfin dans tous ces lieux, ce sont les jeunes et les plus petits qui ont leur
préférence.
Les religieuses de la Compagnie sont présentes dans tous ces champs de mission, mais traditionnellement dans les centres éducatifs où, avec d'autres hommes et femmes, elles mettent en oeuvre le projet éducatif de Sainte Jeanne de Lestonnac.
En 1997, le projet a été actualisé par une équipe de laïcs et de religieuses. en voici les grandes lignes:
- Permettre au jeune
l'acquisition des outils nécessaires à son insertion dans le monde
d'aujourd'hui.
- Développer la capacité de
jugement et de réflexion intellectuelle et morale pour que chacun puisse exercer
sa liberté.
- Permettre à chacun de
s'approprier l'héritage culturel des peuples issus de la tradition biblique et
gréco-latine.
- Construire dés maintenant
une école de justice et de paix où personne n'est laissé au bord du chemin.
- Donner à chacun sa chance,
et lui permettre d'être l'artisan de sa propre vie.
- Choisir de s'engager dans
l'histoire du monde en construction, avec discernement, en solidarité avec les
petits.
Pour cela, dans nos établissement scolaires, nous essayons de:
- Développer
cohérence, cohésion et solidarité.
- Développer le goût de
l'effort.
- Reconnaître et éduquer les
talents de tous les enfants.
- Tenir compte de l'action de
l'enfant dans sa propre instruction.
- Eduquer dans le respect de
soi et des autres, dans la reconnaissance des différences.
- Fournir à la communauté
des chrétiens et à ceux qui le désirent, les moyens de
connaître, d'approfondir et de
célébrer la foi chrétienne.
- Favoriser les relations et
la compréhension entre les peuples, les cultures et les religions.
- Accompagner le jeune dans
ses choix et son projet de vie personnel.
- Respecter le rythme de
chacun.
- Apprendre à lire l'échec
pour le dépasser.
Aujourd'hui, des laïcs, hommes et femmes, dans des situations très diverses, et selon leur identité propre, boivent à la même source, la source qui jaillit un jour pour l'Eglise et le monde dans l'expérience de salut vécue par Jeanne de Lestonnac. Beaucoup d'entre eux partagent avec les religieuses la mission éducative.